28 septembre 2025
Le cancer du col de l’utérus touche chaque année environ 3000 femmes en France, avec plus de 1100 décès (source : INCa, chiffres 2023). Pourtant, il s’agit d’un des rares cancers pour lesquels il existe un dépistage organisé, simple et très efficace : le frottis cervico-utérin, remplaçé aujourd’hui, pour les 30-65 ans, dans la majorité des cas, par un test HPV (virus du papillome humain).
Les Ardennes, comme l’ensemble du territoire, sont concernées par cet enjeu. Pourtant, chaque année, près de 35 % des femmes qui devraient être dépistées ne le sont pas. Ce taux de participation demeure inférieur à la moyenne nationale, ce qui laisse la place, ici aussi, à l’apparition de cas évitables (source : Santé Publique France, Observatoire régional du dépistage des cancers).
Le dépistage est pris en charge à 100 % dans le cadre du programme national de dépistage organisé, sans avance de frais, pour toutes les femmes concernées, quel que soit leur régime de Sécurité sociale.
C’est le lieu le plus fréquent pour ce dépistage : médecin traitant, gynécologue, sage-femme de ville peuvent réaliser le prélèvement (frottis ou test HPV). Dans les Ardennes, on recense une centaine de cabinets de médecins généralistes, installés à la fois en zones urbaines (Charleville-Mézières, Sedan, Rethel) et en milieu rural.
On oublie parfois que les sages-femmes sont aussi habilitées à effectuer ce dépistage, pour toutes les femmes, qu’elles soient ou non enceintes. Dans les Ardennes, le réseau des sages-femmes libérales s’est étoffé ses dernières années, en particulier à Charleville-Mézières, Vouziers, Rethel, Carignan ou Givet.
Situés à Charleville-Mézières (avenue Charles Boutet) et Sedan (avenue de Verdun), les CES de la CPAM Ardennes participent à la campagne de dépistage organisé, gratuitement et sur convocation, mais ils acceptent de plus en plus toute femme de 25 à 65 ans qui en fait la demande.
Les centres de PMI, gérés par le Conseil départemental, offrent la possibilité de consultations gratuites pour jeunes filles et femmes – y compris le dépistage du cancer du col de l’utérus. Pratique pour les moins de 25 ans ou toute femme sans médecin traitant attitré. Quelques sites dans les Ardennes :
Accès avec ou sans rendez-vous selon les permanences. Informations sur cd08.fr/pmi
Les hôpitaux des grandes villes du département (Charleville-Mézières, Sedan, Rethel et Vouziers) proposent ce dépistage, le plus souvent dans les consultations gynécologiques.
Dans ces centres, l’accès se fait en général sur rendez-vous, parfois avec un petit retard – il est conseillé de prévenir le service en cas de difficultés pour obtenir une place.
Certaines femmes n’ont pas de médecin traitant, habitent loin des grandes villes ou n’osent pas toujours franchir la porte d’un centre médical.
Certaines maisons de santé pluridisciplinaires à Bogny-sur-Meuse, Vouziers, Givet, Rethel proposent aussi, selon les équipes, des créneaux spécifiques pour les dépistages féminins. Renseignements auprès de la maison de santé la plus proche.
Trop souvent, la peur ou la gêne retarde ce simple geste. Il est pourtant une clé pour éviter 9 cancers du col sur 10 lorsqu’il est pratiqué à la bonne fréquence (source : INCa, 2023).
L’accessibilité du dépistage du cancer du col de l’utérus dans les Ardennes s’est nettement améliorée depuis dix ans, en ville comme à la campagne. Mais les freins persistent : idées reçues, gêne, manque d’information ou d’habitude. Les structures sont là et toute femme, dès 25 ans, a le droit d’y accéder sans reste à charge.
Le dialogue n’est jamais à sous-estimer. Parler du dépistage avec un professionnel, dans son couple ou son cercle amical, c’est aussi permettre à d’autres de franchir le pas. Être bien informée aide à prendre sa santé en main, avec plus de sérénité.
Pour aller plus loin : l’INCa (e-cancer.fr) et les acteurs régionaux de prévention restent des ressources clés pour lutter efficacement contre ce cancer évitable.