Résultat anormal au dépistage du col de l’utérus dans les Ardennes : quelles étapes, quelles ressources ?

6 octobre 2025

Chaque année dans les Ardennes, environ 15 000 femmes réalisent un test de dépistage (frottis ou test HPV) dans le cadre du programme national ou lors d’une consultation gynécologique. Recevoir un résultat « anormal » n’est pas si rare : selon les données de Santé Publique France, 3 à 4 % des analyses présentent une anomalie nécessitant une surveillance ou des examens complémentaires (Santé Publique France).

Un résultat anormal ne signifie pas « cancer ». La plupart du temps, il s’agit de modifications des cellules du col, appelées lésions précancéreuses, qui, avec un suivi régulier, pourront être prises en charge très tôt.

  • ASC-US (cellules squameuses atypiques) : modification peu spécifique, nécessitant simplement une surveillance rapprochée.
  • LSIL/HSIL (lésions de bas ou haut grade) : anomalies qui peuvent évoluer ou régresser, mais nécessitent systématiquement une évaluation plus poussée.
  • Test HPV positif : présence du papillomavirus humain à haut risque, qui peut, sur plusieurs années, entraîner des lésions précancéreuses.

Découvrir un résultat anormal peut inquiéter. Pourtant, la première ressource reste la consultation avec le professionnel de santé qui a prescrit ou réalisé le test. Dans les Ardennes, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous en médecine générale est de moins de 8 jours (Data.gouv.fr, 2023). N’hésitez pas à contacter :

  • Votre médecin traitant, qui connaît votre parcours santé global.
  • Votre sage-femme, de plus en plus engagée dans le dépistage de prévention féminine dans le département.
  • Un gynécologue, notamment si un examen complémentaire (colposcopie) doit être programmé.

Lors du rendez-vous, préparez vos questions : que signifie concrètement ce résultat ? Quels examens ou surveillances sont prévus ? Quels délais ? Faut-il informer quelqu’un de votre entourage ?

Selon la nature de l’anomalie, différents examens peuvent être proposés :

  1. La colposcopie : examen visuel approfondi du col de l’utérus, à l'aide d'une loupe spécifique, généralement avec application de colorants doux pour localiser précisement les zones à risque. Elle permet le prélèvement ciblé (biopsie) de cellules si besoin.
  2. La biopsie : le prélèvement de quelques cellules suspectes lors de la colposcopie, qui seront ensuite analysées pour préciser la nature des anomalies.
  3. Le contrôle cytologique ou HPV à 6 mois : parfois, rien d’autre qu’une simple surveillance rapprochée n’est nécessaire si l’anomalie est mineure.

Dans les Ardennes, ces examens sont accessibles au sein des principaux centres hospitaliers (Charleville-Mézières, Sedan, Rethel) et chez plusieurs gynécologues libéraux. Le délai entre le résultat anormal et la colposcopie est généralement fixé à moins de 2 mois au niveau national, mais localement, il oscille entre 3 semaines et 6 semaines selon l’établissement et l’urgence (HAS).

Dans la tranche d’âge 25-65 ans, le dépistage est le plus efficace. Les femmes de moins de 30 ans sont souvent porteuses du HPV de manière transitoire : le virus disparait dans 90 % des cas en moins de deux ans (INCa), mais un suivi régulier permet de s’assurer de l’absence d’évolution. Passé 30 ans, la vigilance augmente, car les anomalies durables sont plus préoccupantes.

Pour les femmes de moins de 25 ans ayant débuté leur vie sexuelle tôt, le dépistage reste pertinent si des facteurs de risque sont présents (antécédents familiaux, immunodépression, etc.).

L’annonce d’un résultat anormal – même s’il n’indique quasiment jamais un cancer immédiat – engendre souvent stress et inquiétude. Plusieurs associations locales et nationales peuvent soutenir dans cette période :

  • La Ligue contre le cancer – Comité Ardennes : accompagnement à l’information, soutien psychologique, aide administrative (Ligue contre le cancer Ardennes).
  • France Asso Santé Grand Est : point d’info patients, orientation vers des professionnels de santé bienveillants (France Assos Santé Grand Est).

Se confier à un proche, rester actif et ne pas s’isoler sont aussi des facteurs qui aident à traverser cette période d’incertitude.

Après la colposcopie ou des examens complémentaires, plusieurs situations sont possibles :

  • Surveillance renforcée : la majorité des lésions précancéreuses de bas grade disparaissent spontanément, notamment chez les femmes jeunes. Un contrôle à 6 ou 12 mois est souvent proposé.
  • Traitement local : si une ou plusieurs lésions précancéreuses de haut grade sont confirmées, une intervention ambulatoire peut être proposée (exemple : conisation, traitement laser). À Charleville-Mézières, 75 interventions de ce type sont pratiquées en moyenne chaque année (HAS).
  • Prise en charge spécialisée : lorsque les examens mettent en évidence une évolution vers un cancer, un parcours comprenant chirurgie adaptée, radiothérapie ou chimiothérapie sera organisé par un centre référent régional (CHU de Reims en coordination avec les établissements ardennais).

Dans tous les cas, les professionnels de santé réévaluent, avec la personne concernée, les risques et avantages de chaque option thérapeutique.

  • - Ne négligez pas vos contrôles : Un rendez-vous oublié peut retarder la détection de l’évolution d’une lésion.
  • - Hygiène et confort : Les recommandations habituelles (éviter les produits irritants, hygiène intime douce) restent de mise. Ni douche vaginale ni automédication, pour ne pas fausser les examens à venir.
  • - Vaccination : Si vous avez des adolescentes dans votre entourage (11-14 ans), sachez que la couverture vaccinale HPV reste faible dans les Ardennes – moins de 40 % (Santé publique France), alors que le vaccin protège contre 7 cancers sur 10 du col de l’utérus à terme.
  • - Communication : Échangez avec votre professionnel de santé sur vos habitudes ou inquiétudes – non, ce n’est jamais « bête » ou « trop perso » de poser une question. Le rôle de l’équipe médicale est aussi d’accueillir les doutes et les émotions.
  • Peut-on conduire ou reprendre ses activités après une colposcopie ? Oui, l’examen est peu invasif, aucun repos n’est nécessaire en dehors d’une gêne ponctuelle.
  • A-t-on le droit de demander un second avis médical ? Oui, notamment si un traitement invasif est proposé. Le Centre Hospitalier de Charleville-Mézières, entre autres, accueille régulièrement des demandes de second avis.
  • Dois-je en parler à mon/ma partenaire ? Le HPV est sexuellement transmissible mais anodin dans la majorité des cas. Informer son ou sa partenaire peut aider au suivi des deux côtés, mais ce n’est pas une obligation.
  • Vais-je devoir changer de suivi gynécologique ? La plupart du temps, non. Les soins se poursuivent auprès du praticien habituel, sauf exception nécessitant un passage dans un centre spécialisé.

Chaque situation est unique, mais il existe des ressources fiables et locales pour accompagner la démarche :

Rester informé, ne pas renoncer au suivi et utiliser l’ensemble des relais d’accompagnement disponibles dans les Ardennes font toute la différence dans la prévention du cancer du col de l’utérus. Chaque étape, même désagréable ou source d’angoisse, est l’occasion de renforcer sa propre vigilance et d’aider à faire progresser la santé des femmes dans la région.